« Il est essentiel que le consommateur y voit clair ». Jeanne Fabre, présidente de Millésime Bio, le plus grand salon mondial des vins et boissons alcoolisées biologiques, pose l’enjeu de communication actuelle, entre greenbashing et greenwashing, et multiplicité des labels. Deux moyens efficaces remplissent cet objectif : les données statistiques, qui donnent un état de la production bio, et les études d’opinion. L’enquête commandée au CSA, « comment les consommateurs perçoivent-ils les labels bio et durables ? » révèle la notoriété et la confiance accordée aux différents labels en Europe.
La famille des certifications biologiques se détache sur les deux volets. Connue et reconnue pour son sérieux, elle apparaît comme un repère déterminant pour le consommateur de vin, chiffres à l’appui.

Le poids de la filière viticole bio se mesure en quelques chiffres

La France, premier producteur au monde, devance l’Espagne et l’Italie, tant en volume qu’en valeur. Les vignes bio occupent 160 000 ha (dont 70 000 en conversion), avec un rythme de progression impressionnant. Les surfaces ont été multipliées par 2 en 5 ans, par 12 en 20 ans. Elles occupent désormais plus de 20 % des vignobles en France. Sur près de 3 millions d’hl prévus en 2022, 60 % seront issus d’Occitanie, région phare et pionnière du bio.
Alors que d’autres productions bio connaissent un tassement de ventes, la filière viticole affiche sa santé : une forte croissance, encore plus nette à l’export, qui ouvre des perspectives de développement freinées jusque-là par le manque d’offre. Le vin bio pèse 1,7 milliard d’euros en 2021.

L’étude d’opinion

Elle  interrogé en septembre 2022 un panel de 4000 personnes consommatrices de vin, sur 4 pays. 2/3 à ¾ consomment également des vins bio. L’enquête vise à observer comment elles se reconnaissent dans la profusion de labels (certifiés) et de mentions (type « vegan »). Elle sépare les labels bio de ceux liés au développement durable (RSE) ou d’agriculture raisonnée (HVE, Terra Vitis) qui peuvent utiliser des produits chimiques de synthèse, proscrits en bio.
Dans la famille des labels bio, sur le socle commun AB ou label européen (pas de pesticides, un contrôle annuel, après 3 ans de conversion), se greffent des labels complémentaires en biodynamie ou vin nature que l’enquête intègre également.

Une confiance renouvelée et des attentes

Il en ressort que les labels bio se détachent fortement en termes de notoriété. 95 % des sondés connaissent le label AB, et 87% savent ce qu’il signifie, 82% et 62% pour le label européen (logo feuille). Non seulement ces labels sont les plus connus, mais les mieux compris, devant la mention « sans sulfites ajoutés ».
Ils génèrent une confiance des consommateurs du panel pour le respect de l’environnement (69%), la préservation de la santé (53%), la qualité du vin (50%). Les bons scores des labels complémentaires au bio (Biodynamie et vin méthode nature) confortent de nombreux exposants doublement certifiés à Millésime Bio. Les valeurs de sérieux, par un contrôle strict, paient. Quel que soit le pays, 7 consommateurs sur 10 font confiance à un label bio, devenu en quelque sorte un patrimoine européen.

 

L’étude d’opinion éclaire non seulement la confiance accordée au vin bio, mais aussi des attentes pressantes vis-à-vis d’une éthique au crédit renforcé dans les conjonctures actuelles. A travers la consommation de vin bio, le panel recherche une réduction de l’empreinte environnementale des emballages, une diminution de intrants, notamment de sulfites ajoutés, des circuits de distribution respectueux de producteurs et si possible en circuits courts. L’acte d’achat est toujours un engagement pour la planète et le vivant.
Millésime Bio entend s’appuyer sur toutes les forces composant la mouvance bio pour remplir ces défis, qui ouvrent de vastes et urgents chantiers.

Le bio, un nouveau normal ?

Devenu le label de référence des consommateurs de vin, il se complète avec ses labels annexes. « Leur essor témoigne ainsi de la maturité de la filière bio » peut affirmer, serein, Nicolas Richarme, président de Sudvinbio. L’association de producteurs d’Occitanie organise le salon qui fêtera ses trente ans en janvier 2023. L’âge de raison ? L’âge de la confirmation, sûrement.

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