Le jour J est arrivé. Après une présentation dans l’espace Hérault au Salon international de l’agriculture, avec les officiels de la région Occitanie, Le breuvage d’Héraclès arrive dans les bacs pour une sortie nationale en librairie.

Ouvrage de réflexion, publié aux Éditions Privat, il résume une dizaine d’années de travaux sur le terrain, au plus près des terroirs et des producteurs, en archives pour une immersion dans le temps long, en action au sein du projet Terre Apiane que j’ai eu le bonheur d’initier et de piloter. Il évoque avec passion – et avec raison – un fabuleux raisin nourri de ses terres ancestrales. Gérard Bertrand, acteur majeur des vins languedociens, engagé sur le terrain de la préservation de nos terroirs et de nos patrimoines viticoles, en signe la préface.
Le récit doit son titre à un mythe fondateur de l’histoire du Languedoc, celui d’Héraclès ouvrant la première route terrestre, côtière, pour ramener en Grèce les bœufs dérobés au roi Géryon dans l’un de ses travaux. La mythologie se double d’une légende locale savoureuse, qui propulse le demi-dieu inventeur de la célèbre bouteille torsadée : Hercule, en visite dans la cité de Frontignan, aurait tant apprécié son muscat qu’il aurait tordu une bouteille pour en boire jusqu’à la dernière goutte.

Cépage emblématique du Languedoc et du Roussillon, connu depuis l’Antiquité en Méditerranée, le muscat à petits grains a été porté par son produit phare, le Vin Doux Naturel. Cet ouvrage évoque ce vin historique, issu d’un territoire illustre entre Sète et Montpellier, et d’une si grande notoriété qu’il entraîne dans son sillage les autres productions du Languedoc.
A l’heure de la mondialisation, le cépage aux grappes d’or, précoces et fragiles, aux arômes puissants emprunte de nouvelles voies.  L’introduction de techniques pointues ou d’une culture biologique, voire naturelle ouvre à de nouveaux goûts, de nouvelles sensations. Elles insufflent un air régénérant sur ce patrimoine viticole hors normes, qui se dévoile ici dans toute sa superbe : doux, sec, moelleux, rosé, effervescent…  un cépage aux racines millénaires ancré dans les enjeux contemporains.

Tendre des ponts entre les temps, ma devise, cherche en effet dans l’histoire, dans sa longue durée, des ressorts pour une action présente, concrète face aux défis lancés à la culture du muscat à petits grains. « Depuis le tournant des années 2000, une prise de conscience collective nous éveille sur les responsabilités qui nous incombent, tant sur les aspects fonciers – préservation des vignobles dans les dérèglements climatiques, transmission des domaines à de nouvelles générations, lutte contre l’hémorragie des arrachages – qu’environnementaux. Cette viticulture transmet un patrimoine vieux de 2 500 ans. Elle met en valeur la beauté et l’unicité de paysages que nous nous plaisons à regarder, objets de nos promenades, qu’il appartient à tous de sauvegarder.
Dans le même temps, apparaît la capacité de cette très longue épopée à devenir un atout économique et culturel. Un terroir qui se souvient, une histoire que l’on boit, la voie est tracée pour des patrimoines viticoles pluriséculaires, vivants, de plus en plus bio, ressources de l’économie locale et sources d’enrichissement culturel. Les vignerons, incités à faire de leur histoire un argumentaire, portent leurs vins comme l’étendard de leur identité ».

Je vous livre Le breuvage d’Héraclès, en espérant qu’il régalera vos papilles et votre esprit.

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