Dans le calendrier vigneron, l’été amène à la fois toutes les joies avec la maturation des grappes, et toutes les craintes: maladies, chaleur, grêle risquent de compromettre la récolte.
Juin: soigner sans abimer
Je redoute le mois de juin, temps, les deux premières années, d’attaques d’oïdium, renforcées par la menace de mildiou et de black rot autour de mes parcelles cette année. Le maintien en herbe, les soins bio ont prémuni mes vignes de ces maladies. J’observe quelles plantes ont pu avoir un effet bénéfique ou protecteur, questionne anciens et amis en biodynamie sur leur expérience, car il s’agit de soigner sans abimer. Ni le raisin, ni sa terre nourricière. Ici, entre collines de la Gardiole et zone guide d’étangs et marais, les vignes cohabitent avec différentes classifications protégeant l’environnement ( ZNIEFF, Natura 2000, site classé). Je veille tout particulièrement à Recouly, près de l’étang de Vic, à ne pas polluer les écoulements d’eau dans la lagune. Tout emploi de produits chimiques fragiliserait encore le cordon littoral. Ce paysage singulier produit une flore, une faune uniques, des couleurs, des odeurs, des lumières éphémères dont nous cherchons trace à nouveau, tant leur beauté, leur saveur, leur fulgurance nous a saisis. L’influence de cet environnement sur le mode de conduite de mes vignes est évidente, son lien avec mes pratiques viticoles … naturel
9 juillet: des vignes en pleine véraison
La chaleur que nous connaissons depuis une quinzaine de jours influe sur le développement de la vigne, qui est passée très vite au stade de la véraison ( auquel le raisin devient vert) sans manifester pour l’instant de signes de souffrance. Des inquiétudes pointent de ci, de là sur le risque de perte de jus. Attendons, surveillons, nous verrons bien ce que la nature nous réserve.
Des raisins bien répartis sur chaque cep, beaucoup de feuilles, pas d’écimage, tout se met en place pour préparer les vendanges dans les meilleures conditions possibles, et pour accueillir nos amis parisiens au Four et à Recouly. En l’état, nous prévoyons un premier tri à la parcelle vers le 15 août pour une maturité minimale, vers le 23 août pour une bonne maturité. Le passerillé, laissé séché sur pied, attendra, pour obtenir sa concentration en sucres et arômes, fin septembre- début octobre, à condition de n’avoir ni pluie ni vent forts.