Est-ce que le temps pourrait nous lâcher un peu la grappe? S’arrêter un instant de tempêter pour nous laisser souffler ? Cesser de faire tomber le ciel sur nos têtes chaque été?
Entre désolation par la grêle et premiers feux dans les vignes dans le sud, les fléaux n’épargnent aucune région. Des milliers d’hectares ont été emportés en quelques jours partout en France, du Bordelais et du Sud-Ouest au Jura, en une diagonale dévastatrice. L’exceptionnel devient la norme.

Nous oeuvrons au quotidien, en cultures biologiques, pour préserver ce que nous pouvons de cette terre que nous aimons par-dessus tout. Pourtant, nous n’empêcherons ni la colère du ciel, ni l’impitoyable cours d’une nature que nous avons détournée de son sens. Triste constat d’années acharnées à construire d’autres lendemains, il ne nous reste qu’à espérer passer à travers les gouttes. Alors, nous compterons les jours et les semaines jusqu’aux vendanges, anxieux, fébriles à l’idée de perdre encore une année de récoltes et de revenus. Espérants et solidaires des amis, des inconnus touchés ailleurs à côté, nous sommes tenus d’avancer, quoi qu’il en coûte de suées et de sueurs froides, de nuits sans sommeil et de réveils en sursaut sous l’orage.

Ce matin, je suis partie à la vigne sous un ciel menaçant. Le vent s’est levé en bourrasques, stagnant sur l’ouest montpelliérain un instant. Les nuages noirs ses sont décalés vers l’est, pour aller frapper un peu plus loin, mon ami Guy Ratier au Domaine de la Vieille, le Pic Saint-Loup encore, Alexandre Thouroude, Julie Breton et tant d’autres dans le Gard. Je pense fort à eux.
Quel chemin prend l’agriculture ? Quel possible encore pour cultiver l’espoir ?

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