A la veille de nouvelles vendanges, l’inquiétude grandit sur la récolte, liée à l’impact de l’intense chaleur de l’été 2022, et à une sécheresse généralisée.
Il flotte dans l’air un parfum sucré de rentrée. Déjà ? Un mois avant les écoliers? Tous les ans la précocité des dates de récolte bouscule le calendrier vigneron, obligeant à se dédoubler entre ventes d’été et travaux en cave, mais aussi à vendanger des rouges avant des blancs. 25 juillet à Fitou,1er août à Lunel, le muscat bat des records à la une des journaux.
Rentrer ou ne pas rentrer ?
Telle est toute la question en Languedoc. Le muscat à petits grains présente sur ses terroirs littoraux une peau épaisse, un grain qui ne grossit pas, concentré en sucres mais pauvre en jus. Faut-il sauver ce qui peut l’être ou attendre la pluie, parée de toutes les vertus salvatrices?
La vigne s’est repliée sur elle-même, bloquant son cycle pour se préserver. Le raisin poursuit sa route, déboussolé. Depuis deux jours, il brunit à grande vitesse. Nous le scrutons, le goûtons pour contrôler la maturité (oui, au pépin, comme les anciens) pour agir.
La viticulture est l’une des filières les plus dynamiques et réactives aux dérèglements climatiques depuis une dizaine d’années, une figure de proue même. Nous sommes donc alertés, et alertes à réagir, à entrer dans l’action concrète et pragmatique pour infléchir une courbe inéluctable l’horizon 2030.
Agir nous rend moins anxieux, nous apaise quand nous travaillons à une viticulture régénératrice des sols, du vivant, de l’ombre, économe de la ressource en eau. Nous continuons plus que jamais sur la route tracée depuis dix ans aux Clos de Miège. Avec vous.