Deux mille vins ? 20 vins… Qui ne s’est pas essayé à un jeu de mots sur une année se profilant sous des augures si favorables? Douze mois plus tard, 2020 s’achève sur un goût amer, tant pour les hommes que pour la planète, pour la vigne que pour le secteur culturel ou touristique – nos piliers économiques locaux -, tant pour notre santé que pour nos liens sociaux. Une convivialité si célébrée ici s’épuise à chercher en quelques gestes gauches, distanciés, les bribes de formes suspendues. Tissant malgré tout sa toile dans le fracas du monde, l’expérience viticole et patrimoniale menée aux Clos de Miège a rassemblé forces mentales et physiques pour traverser les mois, franchir les entraves, nourrir de nouveaux travaux.

Aux champs
Confinés mais libres d’aller tailler, prendre soin des ceps au milieu d’une nature exultante, nous avons accordé une attention particulière à la bataille contre l’oïdium. La voici gagnée après sept ans de haute lutte sans produits dangereux, recréant pas à pas une biodiversité ambiante. Alors même que l’horizon mondial s’obscurcissait, une belle récolte nous offrait en quantité les trois cuvées en devenir. Privés de ventes, mais concentrés sur le travail sur l’élevage en barriques, l’attention se pose sur la dégustation. L’aromatique déjà en place délivre les notes coutumières du micro-terroir : coing, agrumes, miel, fleurs blanches et rose, épices. Originel, Prima Ora rejoints par Pet & Nat sur la façade maritime sont bien là !
Défiant un second confinement, la certification en vins biologiques, comme la labellisation du pétillant naturel en Vin méthode nature arrivent en octobre. Elles encadrent la précision de gestes, la rigueur d’une démarche inaccoutumée sur les terroirs historiques du muscat à petits grains, aux sources de la pratique viticole sur nos rivages, dans un accord étroit avec son environnement. Fière d’apposer ces deux logos, comme assurance d’un travail mené avec droiture et persévérance.

A la plume
Avançant masquée, sans ces rapports humains dont elle se nourrit, l’écriture se maintien en alerte. Des chantiers patrimoniaux et mémoriels sur la viticulture languedocienne progressent à leur rythme propre, se jouant du temps contraint. Une  réflexion se déploie autour de l’identité de territoires viticoles ou de l’observation de la mutation des quarante dernières années. A découvert, loin de Paris mais au plus près des lecteurs, s’installe une collaboration en ligne au magazine Le Point. Elle vise à apporter des éclairages historiques aux problématiques actuelles d’un monde viticole – et agricole en général- en plein transformation, forcée par les dérèglements climatiques mais aussi en liberté tant du point de vue de cépages et de nouvelles pratiques à la vigne et en cave.

Le chemin se poursuit. Merci à vous tous qui lisez ces lignes et faites vivre une expérience multiforme hors des sentiers balisés. Une année particulière, aux multiples paradoxes est chassée du calendrier. Terminons-là en douceur, en rondeur suave et vivifiante avec vos photos partagées d’un Originel en fête. Aller d l’avant, obstinément.

 

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