Si les sources historiques sont impuissantes à nous renseigner face à de nouveaux virus, elles ont par le passé fait leurs preuves pour combattre les changements climatiques. Il suffit de s’adresser à Aristée, fils d’Apollon et de Cyrène. Comment n’y avions-nous pas pensé plus tôt ?
Elevé par des nymphes, nourri de nectar et d’ambroisie, éduqué à de nombreux arts, Aristée est un dieu qui sait tout faire. Protégeant les activités agraires, il préside aux troupeaux, à la chasse, à l’art d’élever les abeilles ou de cailler le lait. Il veille sur les cultures, notamment sur celle de la vigne et de l’olivier et sur la plantation des arbres. On lui attribue le mélange du miel et du vin. Il possède l’art médical et la science de l’avenir. C’est un musicien. Et il est qualifié de mineur dans la mythologie grecque après ça !
Mieux encore, « il garantit contre les ardeurs de la canicule et il a appris aux hommes en s’en prémunir ». Voilà, c’est Aristée qu’il nous faut.Même si nous n’avons pas plus de détails.
Il interpelle en nous, outre une actualité criante, le goût de s’intéresser à une multitude de disciplines, de les relier, créant du sens entre elles. Il témoigne de pratiques agricoles – nous parlerions aujourd’hui d’agroforesterie- c’est-à-dire de la complantation de variétés ensemble : vigne (vin), olivier (huile) et céréales (pain). Il atteste de l’importance des abeilles, la seule source produisant du sucre pendant très longtemps. Un peu bricoleur, il mélange miel et vin.. Un peu médecin et … devin, il nous rappelle les liens antiques établis entre la boisson et la santé. Ce sont les médecins qui prescrivaient le vin pour soigner. Un peu musicien, il élargit le spectre de ses attributions à l’art, rejoignant le grand Dionysos dans le rapprochement des deux spécialités, érigeant une culture du vin dans le sens le plus large comme ferment d’une civilisation méditerranéenne. Merci, Aristée.
Répandu en Thessalie et en Macédoine, son culte s’étendit en Béotie, à Céos, en Sardaigne et surtout en Sicile. Un seul sanctuaire connu subsiste, sur la presqu’île de Giens en France. L’édifice n’est plus visible, enclerclé dans une résidence immobilière privée. Décidément, nous faisons peu de cas du passé comme de ce qui nous éclaire.